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Vers une campagne mondiale de blé à haut risque

Il reste encore des volumes de blé à exporter en Europe du Nord d’ici la fin de campagne 2022-2023, mais très peu en France.

Le bilan prévisionnel mondial d’offre et de demande du blé tendre pour 2023-2024 laisse peu de place aux aléas de différentes natures, selon les intervenants de la Paris Grain Conference, organisée par Argus Media France les 26 et 27 janvier derniers.

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L’équilibre entre la demande et l’offre de blé sur les marchés mondiaux s’annonce assez fragile pour la campagne 2023-2024, selon les anticipations de plusieurs experts qui s’exprimaient, jeudi 26 janvier, lors de la Paris Grain Conference, organisée par la société de conseil Argus Media France (Agritel).

Ceci malgré une deuxième partie de campagne 2022-2023 qui montre des signaux de détente avec d’importantes expéditions australiennes, à hauteur de 2,8 Mt par mois, et l’export russe qui devrait compter pour 20 Mt d’ici le 30 juin. « Il y a encore des volumes à sortir du Canada et d’Europe du Nord », soulignait en outre Nathan Cordier, analyste chez Agritel.

Déclin aux États-Unis

Cette situation explique une relative détente du marché, d’autant plus qu’elle se conjugue avec un retour de stocks au plus haut chez les principaux pays exportateurs. Cependant un tiers de ces stocks des pays exportateurs (évalués à 60 Mt) sont basés en Russie.

Par ailleurs, la campagne prochaine devrait selon les projections voir une production stagnante en Europe et même en baisse aux États-Unis avec une sécheresse très importante dans le sud-ouest du Kansas. La sortie de cycle météorologique El Niña et le retour du phénomène El Niño pourraient aussi fortement pénaliser la production australienne.

Retrait de l’Ukraine

« La récolte de blé pour 2023 devrait plafonner également en Russie à 91 Mt, en dessous des 112 Mt projetées par les autorités officielles russes », anticipe Mark Jekanowski, président du bureau chargé de publier les estimations mensuelles de l'offre et de la demande agricoles mondiales (Wasde) au sein du département américain de l’Agriculture (USDA). De son côté, l’Ukraine devrait engranger sa plus petite récolte de blé depuis 2007-2008 à 20 Mt (voir encadré).

Tous ces signaux tendent à montrer que la campagne 2023-2024 s’annonce à haut risque avec une forte volatilité à attendre aux moindres décisions géopolitiques et aux moindres incidents climatiques. « À date, la situation est équilibrée mais reste fragile au sein des grands pays exportateurs », résume Nathan Cordier.

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